Qu’est-ce que la dysphagie ?

La dysphagie chez la personne âgée représente la gêne ou la difficulté à déglutir aliments, boissons, médicaments, sécrétions.

Elle peut engendrer des infections pulmonaires, une perte de poids, une dénutrition, une déshydratation, une diminution de la qualité de vie, voire même le décès par obstruction totale des voies aériennes.

La Dysphagie touche 10 à 50 % des patients tous âges et services confondus.

« Seraient concernés par les troubles de la déglutition :

  • 9 % des personnes âgées de 65 à 75 ans et résidant à domicile.
  • 28 % des personnes âgées de plus de 85 ans.
  • 30 à 60 % des personnes âgées vivant en institution. »

Quelles sont les causes de la dysphagie ?

Il y a un lien entre la dysphagie et la déshydratation. En effet, parmi les patients dysphagiques, 44 à 75 % sont déshydratés.

La dysphagie chez les personnes âgées est sous-évaluée pour 30 % d’entre eux (source thomas et al. 2003).

51 % des patients dysphagiques n’ont pas de diagnostic confirmé (source Ekberg et. al 2001).

La prise en charge commence par une bonne évaluation initiale. Quel mécanisme explique le lien entre la déshydratation et les troubles de la déglutition ?

  • Peur de boire par crainte de faire une fausse route,
  • Bavage par difficulté à déclencher la déglutition (ont du mal à enclencher la déglutition) donc ont tendance à baver, cracher la boisson, donc carence de l’apport hydrique.

Souvent les patients qui font des problèmes de fausses routes aux liquides ont peur de boire « je bois je tousse, alors j’arrête de boire pour arrêter de tousser ».

De plus la fausse route avec inhalation de liquide peut entrainer une infection pulmonaire, des pneumopathies d’inhalation, puis de la fièvre ce qui amène à une déshydratation.

Quelles recommandations d’apports hydriques pour les séniors et les adultes ?

 

ESPEN Guidelines 2019 :  Les apports hydriques doivent compenser les pertes. Les pertes d’eau se retrouvent dans la respiration, la transpiration, les selles. Dans notre apport hydrique totale toute l’eau n’est pas imputée aux boissons, 70 % et 80 % par la boisson, et 20 % par l’alimentation.

*Hommes 2,5 l/jour dont 2l par boisson (boissons 10 verres par jour)

*Femmes 2L/J (1,6L/J boissons) (8 verres)

*Conseillés pour des personnes conditions physiques moyenne et univers tempéré

Augmenter l’apport hydrique en cas de fièvre, diarrhée, vomissement, et canicule, hémorragie. Sauf en cas d’insuffisance cardiaque et rénale : il est préconisé de diminuer l’apport hydrique.

L’eau pure n’est pas la seule source d’hydratation : thé, café, chicorée, tisane, lait, jus, potages, bouillons de légumes, boissons alcoolisées jusqu’à 4 degrés sont aussi des moyens de s’hydrater.

On retrouve comme aliments riches en eau :

  • Velouté de légume 94 %
  • Gazpacho 93 %
  • Compote SSA 91 %
  • Nectar de fruits 88 %
  • Smoothie 85-88 %
  • Yaourt nature / aromatisé 85-82 %
  • Milkshake 75 %

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Dysphagie/Fausse route : quelles recommandations ?

  • Sécuriser la prise des boissons : positionnement du patient (il faut qu’il soit bien redressé, assis, le corps bien confortable et la tête penchée légèrement en avant).
  • Soins de bouche : en position de bouche ouverte : augmenter le soin, soigner cette bouche, l’état de la langue, des dents : si la bouche est sale, le patient ne sentira pas bien ; elle va contenir des bactéries qui si sont inhalées vont provoquer des infections pulmonaires ( si fausse route) peut provoquer le décès du patient.
  • Bien nettoyer la bouche du patient.
  • Utilisation de verres adaptés : verre à découpe nasale : le nez ne butte pas sur le verre et permet au patient de ne pas pencher la tête en arrière : bien remplir le verre.
  • Eviter les contenants à risque : canettes, verre champagne, verre haut, verre à vin, a goulot, pas à paille.

A retenir

  • Les patients dysphagiques sont à haut risque de déshydratation. Les patients déshydratés sont peut-être dysphagiques.
  • La sensibilisation des équipes et aidants à la détection des signes de la déshydratation et de la dysphagie est indispensable. La prise en charge de ces patients est pluridisciplinaire : infirmier, aide-soignant, agents des services hospitaliers, auxiliaire de vie, médecin, cadre de santé, orthophonistes, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, diététicien, cuisinier, pharmacien et l’entourage proche du patient (qui parfois peut apporter des contenants pas forcément adaptés comme des canettes, des bouteilles avec un goulot, etc.).
  • Aide au repas, dépistage des signes, matériel adapté… On est tous responsable de ce bon accompagnement.

Comment faire déglutir une personne âgée ?

Quel traitement pour la dysphagie chez les séniors ?

Dans le cas d’une dysphagie de la personne âgée, il est important de suivre et mettre en place ces indicateurs :

  • Sécurisé son patient : en veillant aux risques de déshydratation, à la dénutrition ou au décès du patient par obstruction des voies aériennes.
  • De ce fait, veiller au bon état nutritionnel et à une bonne hydratation.
  • Apporter du plaisir pour la prise des repas (notamment en Ehpad, cela réduit le risque de l’isolement social).

Les liquides :

La prise de liquides, tout comme celle d’aliments solides, peut entraîner des fausses routes. Sachez que les boissons peuvent également être adaptées en fonction des besoins de chacun.

  • Eau plate

Elle est à privilégier s’il n’y a pas de presbyphagie, et en fonction bien sûr des goûts de chacun. Une eau plate froide sera aussi mieux sentie qu’une plate à température ambiante.

  • Eau pétillante

Les bulles permettent de stimuler les récepteurs placés dans la bouche, et de mieux sentir le passage de l’eau lorsqu’on avale. Sans citer de marque, il existe des eaux pétillantes qui contiennent des bulles plus grosses que d’autres, ou plus de bulles que d’autres… Cela va dépendre des goûts de chacun. En attendant, n’oubliez pas que plus les bulles sont ressenties mieux ce sera.

Pour les établissements de santé, l’utilisation d’une fontaine à eau branchée sur le réseau d’eau est une solution rentable et durable, permettant de délivrer à volonté une eau fraiche plate et pétillante, sans utiliser de bouteilles en plastique. 

  • Eau épaissie

Pour donner une idée en matière de consistance, cela ressemble plutôt à du nectar, ou à un smoothie, un milkshake…

Il existe dans le commerce (les pharmacies, les parapharmacies, certains sites spécialisés) des sachets de poudre permettent d’épaissir les liquides. En fonction de l’épaisseur souhaitée, on rajoutera un certain nombre de doses. Il suffit de suivre le mode d’emploi indiqué sur les boîtes.

Ces poudres ne changent pas le goût du liquide à la base et peuvent aussi bien épaissir les liquides froids que chauds. 

De dissolution rapide et de préparation simple, elles permettent d’introduire aussi dans le liquide une certaine viscosité, ce qui aide à ralentir la vitesse d’écoulement des liquides. Une eau épaissie ne doit en principe pas couler de la cuillère lorsqu’on la renverse mais tomber en « petits paquets ».

A chacun d’adapter la quantité d’amidon à mettre…

Exemples de liquides à épaissir : eau, jus de fruits, lait, thé, café, sirop, jus de légumes….

Exemples de liquides chauds à épaissir : café, chocolat, thé, tisane, bouillon, soupe non épaisse à la base, sauces…

  • Eau gélifiée

Il existe des eaux gélifiées nature, ou aromatisées avec de nombreux goûts (menthe, fruits rouges, citron, orange, ananas, pamplemousse, fraise, framboise, pomme…).

Ces eaux gélifiées existent toutes prêtes. On peut aussi mélanger des feuilles de gélatine avec de l’eau, mais il faut penser à les préparer la veille. De plus, le fait d’attendre plusieurs heures entraîne parfois une préparation peu agréable en bouche.

Dans tous les cas, il importe de rester vigilant car les eaux gélifiées se reliquéfient dans la bouche.

  •  La température des liquides

En restant dans la logique de « ce qui est mieux ressenti est mieux avalé », la température des liquides à une importance en cas de risques de fausses routes.

Plus le liquide sera froid, mieux il sera perçu, contrairement aux liquides à température ambiante. Pensez à bien mettre votre bouteille (ou eau épaissie ou autre) au frigo, afin de boire à une température plus froide.

Un petit point sur les apports caloriques :

Les boissons gélifiées faites avec des feuilles de gélatine ont une valeur calorique quasi nulle. L’eau épaissie avec de l’amidon, donc des glucides. A adapter donc aussi en fonction d’éventuels troubles de poids de la personne âgée.

Petits conseils pratiques : 

Pour tout ce que vous mangez ou buvez : prenez le temps de reprendre votre respiration entre chaque bouchée ou chaque gorgée.

Pour les solides, prenez également le temps d’avaler efficacement votre bouchée avant d’en commencer une deuxième.

Et rappelez-vous que plus vous mâchez, plus la salive fera son travail !

Pour les liquides, buvez gorgée par gorgée. Prenez le temps, plutôt que d’entraîner plusieurs gorgées à la suite. Faîtes des pauses si vous en ressentez le besoin.

Si le repas est trop coûteux en énergie : vous pouvez faire des repas dits fractionnés.

Tout en gardant trois principaux repas par jour, vous pouvez les compléter par des petites collations en milieu de matinée et d’après-midi.

Il est possible aussi de fractionner un repas en deux voire trois prises espacées, en commençant par exemple par les plats principaux, puis plus tard avec le fromage/laitage, puis encore un peu plus tard le dessert.

L’essentiel est bien sûr de maintenir des apports suffisants, tout en gardant le plaisir de manger. Certaines personnes ont parfois besoin de compléments ou d’enrichissements, afin de recevoir les apports nécessaires. Le médecin vous informera de ce qui existe si cela vous concerne.

Les repas pris ailleurs qu’à table : il arrive que certaines personnes âgées soient alitées et que les repas soient pris au lit pour une raison quelconque ; les conseils sont les mêmes pour le buste (si possible, le tronc sera droit et bien calé par un coussin, ou en relevant le dossier du lit) et pour la position du menton. Mais de manière générale, si on le peut, il vaut mieux éviter de manger ou de boire en étant allongé.

Si vous êtes en fauteuil roulant, les conseils sont également les mêmes ; il importe de bien veiller à la bonne installation de l’appui-tête et du dossier, avec les pieds bien à plat (par terre ou sur les cale-pieds) : en tout cas, dans la position la plus sécuritaire et agréable possible, en fonction de chacun. 

Les ustensiles :

Il existe plusieurs sortes de contenants possibles.

  • Verre ordinaire : celui qu’on a tous dans nos placards de cuisine…

Pour qui ? Pour toutes les personnes qui n’ont pas de souci !

  • Verre à découpe nasale :  il se présente comme un verre ordinaire, et peut contenir plusieurs quantités (115 / 225 / 340 ml). La différence est qu’il a une découpe sur le pourtour supérieur, arrondie, qui permet de faire passer le nez. On le trouve en pharmacie, ainsi que sur des sites spécialisés en matériel adapté.

Pour qui ? Quand on vide son verre, la tête se renverse en arrière au bout d’un moment, ce qui entraîne un risque de fausse route par l’ouverture des voies aériennes au détriment de la voie œsophagienne.

 La découpe arrondie, qui laisse passer le nez, permet de boire en gardant la tête droite.

Il peut être également utilisé pour éviter les mouvements amples lors de la prise de liquides (en cas de douleurs cervicales, par exemple, ou au niveau des épaules).

  • Verre et paille : la paille peut se mettre dans un verre ordinaire, on se glisser dans l’ouverture d’un verre verseur, ou dans une petite bouteille. La paille permet, en toute logique, de ne pas incliner la tête en arrière lorsque l’on boit.

Pour qui ? Pour tous ceux qui ont assez de mobilité au niveau des lèvres pour tenir la paille, et qui n’ont pas de troubles de déglutition importants : la paille fait que l’on aspire du liquide souvent loin dans la bouche, ce qui peut être à l’origine d’une fausse route.

  • Verre à bec verseur (ou canard) : il se présente comme un verre ordinaire, avec un couvercle et une sorte de petite pipette sur celui-ci.

Pour qui ? Pour les personnes âgées qui ont des problèmes de préhension, ou qui ont une mobilité réduite. Ce type de verre est utile pour une meilleure prise en main, par conséquent il est également adapté aux personnes qui risquent, quelle que soit la raison, de renverser le contenu de leur verre. On peut s’en servir aussi pour les personnes qui sont alitées.

 

Attention, boire en étant allongé entraîne un risque de fausse route important !

Quelques astuces pour boire :

 

  • Une crainte de fausse route en buvant ?

Remplir un verre (ou un bol, un mug…), en boire la moitié. Puis le remplir à nouveau, et en boire la moitié, etc. Ainsi, la tête ne sera pas renversée en arrière lorsque le contenu sera bu.

Et tant pis s’il en reste la moitié ! Il vaut mieux ne pas finir son verre ou son bol plutôt que de le boire avec la tête bien en arrière.

Et on met de côté les flûtes à champagne, trop minces et qui elles-aussi entraînent une posture de la tête inadaptée.

  • Une tendance à avoir la bouche sèche ?

Boire quelques gorgées juste avant de manger, ce qui va permettre de bien hydrater les muqueuses buccales. Sinon, il est possible aussi de vaporiser quelques pschitt d’eau en spray dans la bouche.

Par contre, si cette sécheresse buccale persiste et gêne, il ne faut pas hésiter à en parler à un médecin qui donnera des conseils et verra quelles peuvent être les origines, car certains traitements peuvent entraîner ce type de désagrément.

  • Boire avant, pendant, après le repas ?

Qui n’a pas fait passer une bouchée un peu dure à avaler avec une grande rasade d’eau… ? Attention ! Le mélange des textures solide/liquide ne fait pas bon ménage en bouche et favorise le risque de fausse route.

De plus, la posture adoptée dans ces cas-là est le plus souvent la tête encore une fois bien en arrière…

Mieux vaut tousser, quitte à entraîner un haut-le-cœur, et cracher ce morceau coincé. Par contre, se ces deux réflexes de toux/hauts le cœur ne parviennent pas à la faire sortir, il importe de pratiquer les manœuvres de sécurité (cf chapitre 7 sur les manœuvres de sécurité).

D’autre part, le liquide pris au cours du repas prend la place de la nourriture dans l’estomac, ce qui a pour conséquence de nous faire moins manger.

Donc : on boit avant, on boit après, mais on évite de boire (et si on le fait, de boire trop) pendant le repas.

Sources : Conférence Aline Victor de Nutrisens et « La presbyphagie : Les troubles de la déglutition chez la personne âgée » Anne Chevillot-Sauger.

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